Actualité Proposition des citoyens Saint-Denis

Non au projet d’échangeur Pleyel

La Direction des Routes d'Ile-de-France a présenté le 23 novembre le projet d'aménagement de l'échangeur de l'A86 dans le quartier Pleyel. Les habitants de ce quartier s'opposent à ce projet en l'état et vous expliquent pourquoi.

La Direction des Routes d’Ile-de-France a présenté le 23 novembre le projet d’aménagement de l’échangeur de l’A86 dans le quartier Pleyel. Les habitants de ce quartier s’opposent à ce projet en l’état et vous expliquent pourquoi.

La fermeture de l’échangeur de la porte de Paris sur l’A1 a été décidée. Cette décision implique le réaménagement de l’échangeur Pleyel.

Vous pouvez trouver le projet complet de la Dirif (Direction des Routes d’Ile-de-France), qui est le maître d’ouvrage .

Le 23 novembre, la Dirif a proposé en réunion de concertation publique 4 variantes pour aménager l’échangeur dans le quartier Pleyel :

Variantes_Proposées.png

Trois des quatre variantes (les A, C et D, mais aussi les versions A’, C’ et D’) comprennent :

  • la création d’une voie qui servirait de barreau de liaison entre le boulevard de la Libération et le boulevard Anatole France juste derrière la rue du Docteur Poiré ;
  • la création à l’ouest d’une voie d’entrée à l’A86 ;

La mise en place de cette voie d’insertion ainsi que du barreau de liaison conduirait à la disparition de deux espaces verts classés UVM. Ces espaces protègent les riverains des nuisances de l’autoroute A 86 et sont les seules zones de pleine terre du quartier Pleyel. Ce sont des poumons verts.

Dans la variante B, la Dirif propose la création d’une bretelle de sortie de l’A 86 vers le boulevard Anatole France qui passerait au ras d’une partie des habitations de la rue du Docteur Poiré. Cette variante réduirait considérablement l’un des espaces verts du quartier.

La fermeture de l’échange de la Porte de Paris est une excellente initiative, et nous nous en félicitons.

Cependant, les variantes en l’état ne sont pas acceptables pour les riverains pour plusieurs raisons :

  • Elles suppriment des espaces verts vitaux. Sur l’espace qui se trouve derrière la rue du Docteur Poiré, on produit du miel, des oeufs. Les variantes proposées et les travaux impliquent la destruction totale de cet environnement. Même replantée, la surface sera diminuée et il faudra attendre 20 à 30 ans pour avoir la même biomasse. C’est pourtant le seul espace qui protège les habitants du quartier des nuisances de l’A 86.
  • Elles augmentent la pollution de l’air dans le quartier : le trafic routier se fera plus près des habitations et il sera moins filtré par les arbres (moins nombreux et plus jeunes) et moins dispersé par les courants d’air.
    Sans compter les nuisances causées par les travaux.  Façades, toits, et intérieur des habitations seront polluées par les poussières et particules générées par des travaux massifs à 50 mètres.
  • Elles augmentent la pollution sonore : le trafic des voies construites viendront s’additionner au trafic de l’A 86, augmentant le bruit au quotidien dans notre quartier.
    Et les habitants de la rue subiront au moins trois ans de travaux tout près de leurs habitations, avec des intensités à plus de 100 décibels pendant huit heures par jour.
  • Elles créent de la pollution visuelle et lumineuse : en achetant nos maisons, nous avons pris en compte l’esthétique de cet espace de verdure au nord des bâtiments, ce qui a favorisé le « coup de cœur » à l’achat et donc fait augmenter le prix de l’achat. Les travaux et le réaménagement du remblai fait perdre tout intérêt visuel sur cette partie des habitations.
    La mise en place d’une voirie en lieu et place de l’espace vert va créer une pollution lumineuse liés aux éclairages publics (sans compter les phares et feux des véhicules).
  • Elles sont sources de danger pour nos maisons : quelque soit la variante, 30 000 mètres carrés de terre vont être déplacés. Le sol étant meuble en dessous, des mouvements de terrain sont à attendre. Ces mouvements vont fragiliser nos habitations. Nous aurons des fissurations voire des problèmes structurels sur le bâti.
  • Elles immobilisent les habitants, contrariant d’éventuels projets de vie : depuis le 20 novembre 2017, jusqu’en 2024, notre patrimoine immobilier est invendable. En effet, qui viendrait acheter une maison ou un appartement avec des projets de travaux colossaux à moins de 50 mètres sans être certain de la qualité de vie qui s’en suivra ? Nous sommes donc otages de décisions de l’Etat pour les années à venir.

En outre, sur un plan éthique, nous nous interrogeons.

Pourquoi les habitants de la rue du docteur Poiré devraient subir une diminution de leur qualité de vie pour restreindre la circulation sur le boulevard Anatole France qui, lui, n’a pas de bâtiments à usage d’habitation ?

La fermeture sur l’A 1 de l’échangeur de la Porte de Paris dégage 7 hectares de terrain sûrement constructibles, source de profit pour les promoteurs immobiliers et non pas pour les Dionysiens. Pourquoi nous subirions les conséquences de ce projet en tant qu’habitants de Saint-Denis alors qu’il y a déjà tant à faire sur la réhabilitation des logements vétustes dans notre ville ?

Pour toutes ces raisons, les habitants du secteur Pleyel souhaitent sauvegarder les remblais de l’A86 dans leur configuration actuelle. Ils s’interrogent sur l’opportunité globale du projet.
Mais dans un esprit constructif, ils ont proposé deux variantes pour réaménager l’échangeur de l’A86. Ces propositions sauvegardent les espaces verts existants et en créent de nouveaux. Elles piétonnisent également une partie du quartier.
La variante d’aménagement que nous portons favorisera le développement d’espaces urbains mixtes à dominante tertiaire. Un horizon que ce sont fixés nos responsables politiques. 
Le quartier a pour double ambition de devenir un carrefour de desserte de transports en commun dans le cadre du Grand Paris. Et le centre d’éco-quartiers en héritage des Jeux Olympiques 2024.
Plusieurs milliards vont être investis en ce sens. Il est de notre devoir de penser ce projet d’échangeur en intégrant ces contraintes. 

Pour lire nos proposition de variantes, cliquez ici.

(2 commentaires)

  1. Il est dommage que vous ne dissociiez pas Anatole France nord et Anatole France sud.
    En effet, l’ouverture de bretelles à Pleyel apaisera la circulation sur le boulevard Anatole France Nord mais l’aggravera sur le boulevard Anatole France Sud qui se trouvera dès lors un des rares accès possible aux autoroutes A86 et A1.
    Anatole France Nord est en effet une zone industrielle peu ou pas habitée mais qui à terme peut représenter un bel investissement foncier… Je ne fais pas de dessin.
    Sans compter, et en cela je suis entièrement d’accord avec vous, que la vie va devenir infernale pour les habitants de la rue Poiré.
    En conclusion, mon vote va vers pas d’ouverture de bretelles à Pleyel
    M. H. Barut

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  2. Saint-Denis le 01 novembre 2018,

    Réaction d’un citoyen Dionysien au projet de circulation dans le quartier Pleyel

    Le gros problème de ce projet concerne la forte augmentation de la circulation des véhicules dans le quartier Pleyel. En effet, supprimer les bretelles d’entrée et de sortie sur l’autoroute A1 à la Porte de Paris et compléter l’échangeur de l’autoroute A86 à Pleyel n’aura pour conséquence que l’augmentation du flux de véhicules dans ce quartier. De plus, le projet de suppression partielle ou totale de la rue Francisque Poulbot qui fait aujourd’hui le lien entre le boulevard Ornano/la rue du Docteur Finot et les bretelles d’accès à l’A86 aura pour effet immédiat de faire converger ce flot de véhicules incessant vers le boulevard Anatole France qui n’a pas la capacité pour contenir ce flot.

    Ce qui est encore plus difficile à comprendre et encore moins à accepter, est le fait que les techniciens ou ingénieurs qui ont conçu et élaboré les futurs plans de circulation dans le quartier Pleyel, aient ignoré que l’un des plus grands groupes scolaires de Seine Saint-Denis (Anatole France – 700 enfants env.) est sur cet axe de circulation dont il a hérité le nom !

    Un plan de circulation de véhicule cohérent dans le quartier Pleyel doit être conçu avant toute construction. Ainsi, la sauvegarde ou la transformation de la rue Francisque Poulbot semble un pilier essentiel de ce projet. En effet, cette rue qui est à la périphérie des habitations et qui longe les voies ferrées de la SNCF, absorbe à elle seul la majeure partie du flot de véhicule entrant sur la A86 aujourd’hui. Il serait judicieux de la densifier afin qu’elle puisse prendre aussi une partie du flot de véhicule sortant de cette autoroute. Il suffirait qu’elle ait quatre voies de circulation : deux dans chaque sens.

    Aujourd’hui, Pleine Commune Saint-Denis ne fait rien, voir s’oppose à la sauvegarde de cette rue dont l’existence est corrélée avec la diminution du flux de véhicules sur le boulevard Anatole France.

    Trois propositions ont été faites par les collectifs et citoyens du quartier Pleyel, à savoir :

    1- le contournement de la future gare en logeant les voies ferrées,

    2- la construction d’une trémie pour acheminer les véhicules entre le boulevard Ornano et la rue du docteur Finot avec les bretelles d’accès et de sortie de la A86 (directions Gennevilliers existante et Bobigny en devenir). Cela éviterait le flot de véhicules aux abords de la future gare Pleyel,

    3- la conception du pont de franchissement en le collant à la rue Francisque Poulbot actuelle ou une nouvelle rue repoussée aux abords des voies ferrées pour gêner le moins possible les immeubles de la future ZAC qui seront construit sur sont tracé actuel.

    Il est à indiquer que cette dernière proposition, était celle qui a été faite par les élus de pleine commune aux habitants du quartier Pleyel au début du projet d’implantation de la gare et avant conception de la ZAC.

    Les projets de pleine commune ont évolué depuis mais pas dans l’intérêt des habitants du quartier Pleyel et encore moins de leurs enfants et de ceux venant des autres quartiers qui fréquentent le groupe scolaire Anatole France qui subiront la pollution et l’insécurité lié à la proximité du boulevard portant le même nom et qui est prévu seul pour drainer le flot de véhicule incessant entrant ou sortant de la A86.

    Actuellement, il semble bien que l’intérêt des habitants du quartier Pleyel passe après les projets dits « d’intérêt public » que sont la gare et la future ZAC: c’est choquant !

    Je rejoins les associations et collectifs du quartier Pleyel dans leurs actions et dans leurs propositions destinées à défendre la qualité de vie des habitants du quartier Pleyel, sans s’opposer pour autant aux projets de la ZAC et de la Gare.

    mieuxvivrepleyel@laposte.net

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