Le Canard Enchaîné du 3 avril, dans un article intitulé « Paris 2024 : Olympiques de pollution ? », souligne la contradiction du projet de complétude de l’échangeur Pleyel avec « l’excellence environnementale » promise par les organisateurs des JO. Rappelant que l’Autorité environnementale estime que les limites sont déjà largement dépassées en terme de qualité de l’air sur le groupe scolaire Anatole-France, le journaliste conclut : « Les JO vont-ils servir d’écran de fumée ou créer un appel d’air pour la lutte contre la pollution urbaine ? »
Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) a communiqué le 3 avril sur les emplois que les JO vont apporter. Dans Le Parisien, qui consacre trois pages à cette question le 4 avril, on lit :
« Au final, ce sont 150 000 emplois qui seront utiles à la réussite des JO : 78 300 dans le secteur de l’organisation (avec une montée en puissance en 2021), 60 000 dans le tourisme (pour la plupart en 2024) et 11 700 dans la construction (essentiellement entre 2021 et 2023). »
Bien sûr, certains de ces emplois ne concernent que la période très courte des JOP (un mois et quelques jours).
Dans la charte adoptée en 2018 par la Solideo (Société de livraison des équipements olympiques), 10 % des heures travaillées, pour tous les marchés liés aux JO, seront dédiées à l’insertion. Nous habitons un département où le taux de chômage dépasse de 4 points la moyenne nationale. Un quart des jeunes sont concernés.
Au programme, selon le quotidien local : des annonces taguées « JO » sur le site de Pôle Emploi, un bus pour proposer emplois et formations dans le département, un accès facilité aux métiers du sport pour 5 000 jeunes (dispositif Sésame), un accompagnement des allocataires du RSA au niveau du département. L’accent va être mis sur la valorisation des langues étrangères et le numérique.
Des représentants syndicaux et patronaux sont associés au COJO. « Une première mondiale » souligne l’ex-n°1 de la CGT, Bernard Thibault. « Sur le village des Jeux olympiques, une maison du droit social aura pignon sur rue. Y seront présents des représentants syndicaux et peut-être des membres de la Direccte (direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Nous avons également l’intention de créer un statut de bénévole pour que toutes les personnes qui participent puissent faire valoir cette expérience dans leur parcours professionnel. »
Si cela est un progrès, il est bien maigre.
La charte sociale de la Solideo réserve 25 % du volume financier des marchés liés aux JO aux entreprises locales. La plateforme Entreprises 2024, financée par le Medef, doit permettre aux TPE-PME de répondre aux appels d’offres, au même titre que les grands groupes.
Mais cela sera-t-il suffisant ? Et quid de la durabilité de ces emplois ?
Ces initiatives qui semblent insuffisantes à Francis Dubrac, “historique patron du BTP à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)”, qui “doute fort que les JO 2024 boostent durablement l’emploi local.”
« Sous prétexte d’un calendrier serré, on s’apprête à donner les JO aux grands groupes. Ils vont venir et repartir. Pour pérenniser l’emploi, il faut faire travailler les entreprises locales, leur permettre de se développer, d’embaucher et de garder les gens. »
La solution selon lui : fractionner le marché en lots pour l’attribuer à plusieurs entreprises.
Le Parisien était également au Toxic Tour organisé à Pleyel par le Comité de vigilance JOP 2024. L’article évoque les projets alternatifs des citoyens, mais sans entrer dans le détail.
Dans Reporterre, le 9 avril, Plaine commune réaffirme que l’horizon 2024 est trop court pour envisager d’enfouir l’A1 comme le demande le comité pour l’enfouissement de l’A1. On lit :
« Dans l’immédiat la seule mesure envisagée est « l’abaissement de la vitesse autorisée à 70 km/h, comme sur le périphérique parisien ».
Environnement, déni de démocratie, spéculation immobilière, artificialisation des sols, toutes les problématiques de nos territoires face aux JO sont abordés dans cet article, qui donne vraiment la parole aux citoyens.