Communiqué de presse
Le 22 novembre 2019 le Préfet de la région Ile-de-France a déclaré d’intérêt général des travaux d’aménagements du système d’échangeurs des autoroutes A86 à Pleyel et A1 à Porte de Paris, toutes deux situées à Saint-Denis (93).
Ce projet antédiluvien de réalisation de travaux de complétude du système d’échangeur a refait surface en tant que composante de l’infrastructure nécessaire aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (JOP2024), dont Paris a été désignée ville organisatrice en 2017.
En raison de ses impacts sanitaires, ce projet, porté par la Direction des Routes Ile-de-France (DiRIF), pour le compte de l’Etat, a suscité lors des réunions publiques de « concertation » une vive opposition de la population dionysienne.
Le 22 janvier 2020, la FCPE 93, l’association Vivre à Pleyel ainsi que treize autres requérant.e.s dont plusieurs élus, ont saisi la Cour administrative d’appel de Paris afin de solliciter l’annulation de cet arrêté.
En effet, le projet, dans sa version retenue par la DiRIF, prévoit une importante augmentation des concentrations en polluants atmosphériques (particules fines PM 10 et PM 2,5 , dioxyde d’azote NO 2 ) au niveau de zones sensibles : crèche, école maternelle, école élémentaire et nombreuses habitations, notamment. Il cherche sa légitimité dans des gains supposés en émissions de CO 2 sur un calcul global, considérant comme négligeables les excès de pollutions que les riverain.e.s devront subir.
Les habitant.e.s, préoccupé.e.s par les impacts actuels et à venir sur leur santé, se sont mobilisé.e.s à chaque étape du projet pour proposer des alternatives acceptables qui n’ont pas été retenues. À ce stade, la DiRIF a elle-même jugé inefficaces les mesures de réduction de la pollution qu’elle envisageait dans son étude d’impact.
Plus encore, les conséquences environnementales ont été analysées indépendamment des celles des nombreux autres projets en cours dans la même zone, pourtant tous en lien avec le même objectif : accueillir les JO 2024. Les effets sur la santé ont ainsi été minimisés, laissant craindre des impacts sanitaires bien plus importants dans cette zone densément peuplée, qui verra encore sa population doubler à l’horizon 2030.
Malgré le caractère rédhibitoire de ce projet dans sa version retenue, à savoir le fait qu’il engendre une augmentation des risques de maladies liées à la pollution de l’air sur les habitants et alors que la France est régulièrement condamnée par la Cour de Justice de l’Union européenne en raison de sa mauvaise gestion de la pollution atmosphérique, son approbation est intervenue le 22 novembre dernier. Le Préfet de Région fait alors fi des conséquences sur la santé des habitants dont il a pourtant en charge la protection afin de ne pas retarder des travaux qui devront être achevés fin 2023, à temps pour les JO.
L’audience de référé est prévue le 5 mars 2020 à 9h45.
Afin de présenter les enjeux de ce recours et les graves conséquences qu’auront ces travaux pour les dionysien.ne.s, nous vous donnons rendez-vous à la sortie du tribunal administratif de Paris pour un point presse, et ce, dans un contexte d’élections municipales tournées vers l’écologie. La majorité des candidats de Saint-Denis et Paris évitent pourtant soigneusement le sujet de cet échangeur.
Contacts : coline.robert@geo-avocats.com, pleyelavenir@gmail.com, fcpepleyel@gmail.com, vivreapleyel@gmail.com.