Actualité Saint-Denis

L’association Vivre à Pleyel a déposé un recours contre le projet de FUP

Communiqué de presse – 12 octobre 2020, à Saint-Denis

L’association de riverains Vivre à Pleyel a déposé un recours juridique à la Cour administrative d’appel de Paris pour stopper le projet de Franchissement Urbain Pleyel le 20 août dernier. Nous sommes co-requérants avec Paris en Selle et Environnement 93. Nos trois associations se sont mobilisées collectivement car, en l’état, non seulement ce projet n’est pas satisfaisant, mais en plus il nous paraît dangereux pour les habitants et futurs usagers de cette infrastructure. 

Vivre à Pleyel est une association locale et environnementale. Elle veille à ce que les habitants du quartier Pleyel à Saint-Denis puissent bénéficier des meilleures infrastructures possibles et d’une lutte efficace contre toutes les pollutions, dans un quartier déjà trop bétonné et traversé par de trop nombreuses infrastructures routières, dont l’A86.

Le FUP, c’est quoi ? 

Le Franchissement Urbain Pleyel est un projet de passerelle de 300 mètres de long, reliant la future gare du Grand Paris Express de Saint-Denis Pleyel, côté Pleyel, à la gare du RER D et au Stade de France, de l’autre côté des voies ferrées. La maîtrise d’ouvrage est aux mains de Plaine commune (l’intercommunalité) sur ce projet à près de 200 millions d’euros qui comprendra des voies pour les piétons, les cycles, les voitures et pour bus, mais aussi un bâtiment-pont.

Si ce pont est utile à notre quartier et à ses usagers, le projet présenté par Plaine Commune aggravera la situation routière dans notre ville. Le maître d’ouvrage n’a tenu compte ni de nos remarques ni des solutions que nous avons proposées avec nos expertises d’habitants, de cyclistes et, il faut bien le dire, d’experts en pollution. Soulevés en concertation et au cours des enquêtes publiques depuis 2016, ces points d’alerte sont devenus de véritables pierres d’achoppements qui nous ont conduit aujourd’hui à cette action collective en justice. 

Quelles sont ces pierres d’achoppement ? 

En premier lieu, l’insincérité des concertations et de l’information portées à la connaissance des habitants. D’abord, les plans fournis par le maître d’ouvrage ne permettent pas de se figurer les aménagements du FUP dans le détail. Impossible par exemple de définir la taille des pistes cyclables ou la hauteur du pont par rapport aux immeubles qui se trouvent Rue Finot (ces informations posent des questions d’accessibilité aux personnes à mobilité réduites qui n’ont visiblement pas intéressé le maître d’ouvrage). Ensuite les études d’impact sur l’air et le trafic sont très largement incomplètes, donc faussées. Par exemple, le choix de capteurs passifs qui n’a relevé que des moyennes sur des endroits très contestables, de part et d’autres des voies ferrées, n’indique pas les dépassements de seuils, nocifs pour la santé, aux heures de pointe. Autre exemple : il manque les chiffres des particules fines (pm2.5), plus nocives, qui seront pourtant prises en compte dans le nouvel indice de la qualité de l’air dès janvier 2021. De la même façon, les données climatiques ou celles sur les parcs automobiles fournies ne sont pas crédibles car basées également sur des moyennes décrites comme « trop optimistes » par tous les spécialistes ou sur des évolutions encore hypothétiques en mars 2024, date de livraison de cette infrastructure. Plus grave, le FUP est directement relié à l’échangeur A86 en cela qu’il détruit un accès autoroutier (rue Poulbot) pour le rabattre au coeur du quartier Pleyel. En conséquence, ce choix architectural, pourtant évitable, amènera congestions et pollutions à proximité des pistes cyclables, des habitations, des commerces, des écoles. L’étude d’impact considère ce remaniement des routes comme déjà existant, ce qui est faux. Or cette réorganisation des voiries augmenterait de 10 à 30 % les circulations routières en les rapprochant de plus de 70 mètres des lieux de vie. Ne pas considérer cette sur-pollution comme imputable au FUP est un mensonge pur et simple fait aux habitants.

En deuxième lieu, même avec le peu de données fournies et en dépit de véritables tactiques institutionnelles de minimisation des risques, les habitants ont clairement démontré que le projet en l’état était sur-polluant. D’abord parce qu’il prévoit des voies routières, qui ouvrent le quartier à un nouveau trafic automobile intense, en lien avec l’A86: p 12 du document remis par Plaine Commune aux élus de Saint-Denis pour présenter le projet, il est écrit “le FUP est prévu comme complément entre le boulevard Ney et l’autoroute A86, en complément de la rue du Landy, via le Carrefour Pleyel”. En conséquence, le projet augmente les risques à 2% sur une zone déjà au-dessus des seuils de risques définis par l’OMS. En outre, le projet implique des creusements dans un sol pollué avec des métaux (“arsenic, chrome, cuivre, plomb, zinc, mercure et nickel à des teneurs importantes”, selon l’étude d’impact, p 457). Aucune mesure précise ni définitive permettant d’éviter ou de réduire la dispersion de ces pollutions n’a été présentée par le maître d’ouvrage. Ouvriers, habitants et usagers pourront être impactés. 

En troisième lieu, en dépit des discours de Plaine commune, aucune place réelle n’est donnée aux mobilités actives. De ce qui est compris de la présentation du projet, les vélos seront réduits à circuler soit dans la voie de bus, qui n’est pas un aménagement cyclable sûr, soit sur les trottoirs… avec les piétons. Selon le mémoire en réponse à l’Autorité environnementale déposé par le maître d’ouvrage, 1 120 piétons par heure sont attendus sur la passerelle à l’heure de pointe du matin. Cette proposition du maître d’ouvrage pénalise piétons et cyclistes, en créant des conflits d’usage.   

Nos questions sont restées, à ce jour, sans réponses ; nos propositions alternatives, pourtant admises comme réalisables, n’ont pas été prises en compte. Les déclarations de bonne volonté ne suffisent plus. A l’heure où chacun peut mesurer l’impact du changement climatique sur sa vie, il est inadmissible de poursuivre des projets pensés avant tout pour faciliter le trafic automobile et maximiser le foncier, au détriment des habitants. Pour ces raisons, nous avons décidé d’aller en justice, à nos frais, pour obtenir un meilleur projet.  Comme à notre habitude, nous restons volontaires pour qu’une co-construction émerge.

Si vous souhaitez participer et nous soutenir, n’hésitez pas à visiter la cagnotte mise en place par Paris en Selle pour collecter les fonds qui vont nous permettre de régler les frais d’avocat : https://www.helloasso.com/associations/paris-en-selle/collectes/aidez-nous-a-financer-une-action-en-justice-contre-un-projet-tout-voiture-1

Le bureau de Vivre à Pleyel   

Pour tout comprendre sur le projet de FUP, lisez la fiche pratique du collectif d’habitants Pleyel à venir : https://pleyelavenir.fr/2020/07/29/le-franchissement-urbain-pleyel-fup-et-la-zac-pleyel/

Dans la presse : 

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