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Géothermie à Pleyel, arbres morts, spéculation immobilière, possibilité de privatiser des routes nationales, nouvel indice de la qualité de l’air … la revue de presse du 24 septembre

Géothermie à Pleyel, arbres morts, spéculation immobilière, possibilité désormais de privatiser des routes nationales, nouvel indice de qualité de l’air … découvrez les dernières actualités autour des sujets qui nous intéressent.

#La géothermie arrive à Pleyel

Les étés vont être de plus en plus chauds selon les simulations de Météo France. “Alors, comment les nouveaux bâtiments [construits pour les JOP 2024] encaisseront le changement climatique et les vagues de chaleur ? L’une des réponses vient de la géothermie superficielle”, écrit Le Parisien.
La Solidéo, le Smirec (syndicat de production et de distribution de chauffage et de froid sur Plaine Commune) et Engie vont débuter à la fin de l’année des travaux d’aménagement de cette solution thermique renouvelable. “Onze forages à 60 mètres de profondeur” seront réalisés dans le secteur Pleyel. Trois serviront à puiser l’eau à 14°C dans la nappe phréatique, les huit autres la réinjecteront, via des ”thermo-frigo-pompes” à la bonne température selon les besoins, via les planchers.
Voici la carte publiée par Engie, dans sa brochure de promotion :
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Ce nouveau réseau alimentera les bâtiments du Village olympique, l’hôtel de la Tour Pleyel, le projet immobilier des Lumières Pleyel : comprenez les touristes bien dotés, les athlètes et les nouveaux habitants.
Ah non, attendez : “En revanche, les occupants qui prendront la suite des athlètes, dans les bâtiments reconvertis en habitations après les JO, n’en bénéficieront pas dans l’immédiat”, nuance Le Parisien. Pourquoi ? Réponse de la Smirec et des élus de Saint-Denis :

Pour amortir l’investissement et le prix du refroidissement par la géothermie, il faut en avoir l’utilité un suffisamment grand nombre d’heures dans l’année”, répond le Smirec.
« Le froid coûte trois fois plus cher que le chaud. C’est une solution innovante mais il y a un facteur financier. On doit tenir compte des revenus des familles qui vivront là », explique Laurent Monnet, maire adjoint à la Transformation écologique à Saint-Denis et appelé à représenter sa ville au Smirec.« 

Ce qui n’empêche pas l’élu de mentionner un “phénomène d’îlots de chaleur” produit par ces nouveaux bâtiments, mais contré selon lui par le parc Ampère sur “trois hectares”. Une affirmation fausse puisque ce parc, qui devait constituer un “héritage” JO aux habitants du quartier, est passé de 4 hectares à moins de deux, par l’ajout post-concertation de cinq immeubles de huit à dix étages desservis par une allée ainsi qu’une… sous-station de géothermie.
Difficile de penser que cela sera suffisant.
Question également en suspens : pourquoi créer des puits de production en proximité immédiate d’habitations qui ne pourront pas en profiter (sauf des désagréments) alors que ceux-ci semblent pouvoir se faire au sein de la Zac des lumières Pleyel, actuellement sans occupant et sur parcelle totalement démolie ?
Source : Le Parisien.

#La Seine-Saint-Denis perd des épreuves olympiques

Le Cojo est actuellement en train de redéfinir la carte des sites qui accueilleront des épreuves pendant les JOP 2024. Objectif : faire 400 millions d’euros d’économie pour, selon le Cojo, amortir le coût de la crise sanitaire liée au coronavirus.
Suite à une réunion de son bureau exécutif le 14 septembre, Paris 2024 a proposé de nouvelles pistes dont “deux changements semblent actés”.

Le stade nautique (site provisoire pour la natation course et finale du water-polo) ne sera pas installé à Saint-Denis, en face du futur centre aquatique à bâtir (site pérenne pour la natation synchronisée et plongeon) ainsi que l’annulation du site provisoire qui devait être monté au Bourget pour les tournois du volley. Deux changements qui, selon Paris 2024, permettent de faire une économie de 60 millions d’euros pour le stade aquatique et 55 millions d’euros en ce qui concerne le volley (les organisateurs misant sur 32 millions d’euros de recettes supplémentaires notamment grâce à une jauge de spectateurs plus importante).

« Ces bassins reviendront après en Seine-Saint-Denis », affirme le président du département Stéphane Troussel, qui se félicite d’avoir récupéré les épreuves de rugby à VII et d’escalade, dans une interview au Monde.
La Solidéo continue d’envisager un village des médias réduits à 400 logements au lieu de 1 200. “Stéphane Troussel, le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, entend obtenir des garanties de l’Etat quant à son agrandissement au lendemain des Jeux. Il a rencontré à ce sujet Jean Castex, Premier ministre et ancien délégué interministériel aux grands événements.”
Selon le quotidien, certains changements pourraient être actés dès le 30 septembre, date du prochain conseil d’administration et la nouvelle carte finalisée lors d’un nouveau conseil le 17 décembre.
Source : Le Parisien, Le Monde

#Près d’une centaine d’arbres sont morts cet été à Saint-Denis

2020 est une année plutôt sèche pour Saint-Denis. “La dixième la plus sèche depuis 1949”, rapporte le JSD. 90 arbres morts vont être abattus par la municipalité, principalement des arbres de moins de deux ans et des jeunes cerisiers d’ornements. “307 sont déjà déracinés et sont en attente de remplacement”. Soit près de 400 unités sur les 8 334 arbres dits “de voirie”. Dans les parcs, squares et promenades, les arbres ont mieux tenus, puisqu’ils sont plantés au sein d’un espace vert où l’accès à l’eau est meilleur.
“Seule solution, retenir l’eau de pluie“, écrit le JSD. « Il faut pour cela cesser de bitumer le sol, insiste Laurent Monnet, et développer l’arrosage par infiltration via de vastes bandes végétalisées et paillées autour des arbres au lieu des petits carrés dont nous nous contentons. » L’élu promet “1 000 arbres par an” pour améliorer la situation.
Difficile de lui donner tort. Pourtant, les projets prévus dans la ville, notamment autour des JOP 2024 vont dans le sens contraire (par exemple, au hasard, sur le parc Ampère du Village olympique), ce que ne manque pas de souligner une chargée de projet de Plaine commune dans l’article :
« Il n’est pas rare que l’on abatte des arbres pour des raisons qui tiennent à la construction », signale Ariane Gaunand [chargée de projets Politique de l’arbre au sein du service espaces verts et nature en ville de Plaine Commune], conseillant de garder un œil vigilant sur les projets d’urbanisme (JOP 2024, Grand Paris Express, etc.).”
Elle estime qu’il faut environ 1 200 euros par arbre à remplacer.
Constat implacable sur Pleyel : déjà de nombreux arbres arrachés pour le projet de gare du grand Paris et travaux préparatoires au village olympique, mais aussi à venir d’autres dégradations des espaces de biodiversité pour la géothermie et les autres projets urbains.
Source : le JSD.

#Le village olympique ? “De l’or pour les investisseurs”

Sur BFM Business, on a assisté à la promotion sans recul du projet immobilier du village olympique par le rédacteur en chef du Moniteur, revue hebdomadaire de la construction et de l’immobilier. Dès les premières minutes, le présentateur lance le sujet en parlant d’investissement “socialement responsable” pour que “vos investissements soient vertueux, certes, mais qu’ils apportent la performance financière à votre patrimoine”. Le rédacteur en chef du Moniteur est là pour présenter les constructions du Village olympique : “en terme immobilier, c’est un placement qui vaut de l’or”. Ecoutez bien parce qu’“on est vraiment au service de ceux qui souhaitent investir”, renchérit le présentateur.
Et son invité de dérouler avec un enthousiasme débordant le discours de la Solidéo – qui s’en réjouit sur Twitter. Conclusion : “ce que je peux vous dire avec certitude, c’est que les promoteurs y croient dur comme fer : Nexity, Eiffage, Vinci Immobilier, Icade, Pichet, Legendre, sont sur le coup et construisent leurs projets. Ils ne travaillent pas bénévolement, ce ne sont pas des philanthropes, ils font ça parce qu’ils vont gagner de l’argent. (…)”.
Si on a bien suivi cette interview rondement menée, les habitants n’ont rien compris à ce que leur vendait les élus locaux et la Solidéo avec le Village olympique : ce n’est pas du tout l’occasion de construire du logement dans une ville et un département qui en manquent… Il s’agit de fabriquer une nouvelle cash machine pour que les investisseurs gagnent de l’argent.
A Saint-Denis, on connaît déjà bien ces mécanismes, qui profitent essentiellement aux investisseurs, aux marchands de sommeil et multiplient les logements en situation de sous-locations et d’insalubrité. Mais on poursuit la politique de spéculation immobilière, qui ne profite qu’aux investisseurs, sous couvert d’apporter de la “mixité sociale”.
Permettons-nous de rappeler que ce futur “éco-quartier” aura en guise d’espace vert une bande de gazon en face de la Cité du cinéma, que les bâtiments qui borderont l’A86 dépasseront les murs anti-bruits de l’autoroute, exposant les habitants situés dans les appartements les plus hauts à des niveaux de bruits et de pollution de l’air déjà au-dessus des seuils recommandés. 200 000 véhicules par jour transitent par l’A86.
Source : BFM Business

#La loi autorise la privatisation de portions de nationales

Selon Le Monde, un décret publié au journal officiel du 15 août décrit les conditions selon lesquelles il est désormais possible pour l’Etat de céder des sections de routes nationales au privé. “Quinze ans après la privatisation pas tout à fait digérée des autoroutes” en 2006 (gouvernement Villepin), “cette idée fait frémir ceux qui craignent un nouveau cadeau aux sociétés concessionnaires”, écrit le quotidien.
Les grands groupes – Vinci, Eiffage, Abertis – proposent l’entretien de ces routes contre la prolongation de leur contrats. Ces voies obtiendraient ainsi un statut “autoroutier”.
“Or, l’allongement des durées de concession, c’est justement ce qu’il faut éviter, estiment les sénateurs, qui ont enquêté pendant huit mois sur le sujet et ont rendu public un rapport le 18 septembre. Selon leurs estimations, au moins deux des trois sociétés concessionnaires auront rentabilisé leurs investissements dès la fin de l’année 2022, alors que les contrats courent pour encore au moins dix ans“, précise Le Monde. “La commission d’enquête du Sénat sur les concessions d’autoroutes dénonce un manque à gagner de 7,8 milliards d’euros pour l’Etat avec les privatisation de 2006, quand les groupes Vinci et Eiffage atteindraient une rentabilité hors norme de 32 milliards d’euros d’ici 2036”, précise Ouest-France.
Pour David Cayla, enseignant-chercheur en économie à l’université d’Angers, cité par le quotidien régional, en privatisant les autoroutes, “l’État s’est privé d’une manne très rentable et par ce décret, il continue de le faire, pour encore plus longtemps”. Pour l’usager, pas de nouveaux péages, ni de routes nationales payantes, mais l’augmentation des péages existants. De quoi faire passer cette nouvelle mesure, qui privatise de nouveaux espaces publics, inaperçue.
Source : Le Monde, Ouest-France

#Un nouvel indice de qualité de l’air va entrer en vigueur en 2021

Ce nouvel indice annoncé par le ministère de la Transition écologique doit notamment prendre en compte les particules fines PM2,5, qui, plus petites, entrent plus profondément dans l’organisme et causent de plus grands dégâts. Crée en 1994, l’indice ATMO de la qualité de l’air agrège aujourd’hui les particules PM10, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de souffre. Certains des seuils pour ces polluants seront abaissés.
“Alors que l’indice actuel concerne uniquement les agglomérations de plus de 100 000 habitants, le nouveau sera décliné « à une échelle plus fine », avec le calcul quotidien de l’indice au niveau au moins de chaque intercommunalité, voire des communes”, rapporte l’AFP.
A noter qu’entre 2015 et 2017, Paris a enregistré une dizaine de journées “mauvaises” ou pire. “Selon les calculs d’ATMO, ce nombre de jours aurait été de 83 avec les règles du nouvel indice”, qui prend donc mieux en compte les risques sanitaires auxquels nous sommes réellement exposés et que nous dénonçons sans que les administrations le reconnaissent à ce jour.
Source : AFP.

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